Nous étions tous humiliés,
Et vivions sous la terreur,
Nous ne pouvions être familiers
Sous ce régime de peur.
Notre pays était occupé,
Nous avions perdu notre honneur,
Mais le jour enfin arrivé,
Amorça la fin de l'horreur.
Au petit matin , je rejoignis,
Dans les profondeurs d'une forêt,
Un grand nombre de mes amis
Qui eux étaient déjà fin prêts
Pour servir leur vieux pays
Et, enfin, l'aider à se libérer
De ses occupants affaiblis
Par un moral ulcéré.
Ainsi donc, vite, je partis
Aux chicanes et aux barricades,
Avec des tâches réparties,
En compagnie d'autres camarades.
L'ennemi, nous l'attendions,
Et il ne venait pas,
Mais, trompant notre attention,
Vite arriva sur nos pas.
Ce fut un effroyable carnage,
Je ne dus qu'au miracle,
De ne devenir leur otage.
Au milieu de cette débâcle,
Tous ne revinrent pas au camp
Et tombèrent sous les balles
De ces soldats occupants,
Sanguinairement vandales.
Le lendemain, enterrant nos morts,
En nous inclinant avec piété
Sur les meurtrissures de leur corps ,
Anéantis un certain soir d'été
Par des êtres humains d'un autre pays
Qui s'en retournaient chez eux ,
Leur lâche besogne accomplie,
La tête basse et l'air piteux.
La guerre à peine terminée,
Nous ne pouvions oublier
Tous ceux qui avaient payé
De leur vie pour libérer
Notre bonne vieille terre de France,
Et la réflexion de cette femme, aussi,
A moi, l'orphelin que la chance
Avait trop injustement servi.
Eh! Oui, à cet endroit précis
Où, sans moi, mes amis tombèrent,
A quelques kilomètres de Précy ,
Sur un petit monument de pierre,
Sont graves tous leur noms.
C'étaient mes frères de combat
Dont le sang à rehaussé le renom
Terni du prestige d'ici-bas.
Si vous passez un jour
Au bord de cette route,
Arrêtez-vous un instant pour
Vous recueillir et, sans doute,
L'émotion vous fera soudain.
Entrevoir l'immense sacrifice
De ces gars dont le destin,
A des mères, à enlevé leur fils.
Et vous qui, aujourd'hui encore,
Pourrez vivre en toute liberté,
N'oubliez pas ceux qui alors
N'ont pas hésité à tout quitter
Pour redonner à leur patrie blessée
La paix et l'honneur ainsi mutilées,
Car l'histoire ne leur aurait pardonné
D'avoir un jour cédé à la lâcheté.
Hommage à L.S et ses amis.